Supervisé par Boris Vian, alors directeur artistique chez Philips, cet enregistrement parisien du grand Earl Hines est tout simplement une pure merveille. Reprenant de célèbres standards, le pianiste les réinvente à sa manière et tire un véritable feu d'artifice de notes aussi envoûtantes que capiteuses. L'agilité de ses doigts donne le vertige. La main droite parcourt à vive allure le clavier en quête de phrases aussi fournies qu'élégantes, de rythmes aussi stupéfiants qu'inattendus. La gauche, imperturbable, marque fièrement les syncopes. Pressenti pour cette séance, Pierre Michelot ne put au dernier moment l'assurer et la contrebasse se vit finalement confiée à Guy Pedersen. Un troisième homme, Gus Wallez, tint discrètement la batterie lors de cette mémorable leçon de piano gravée dans la cire en novembre 1957.
Pierre de Chocqueuse
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